Comment faire pour que l’Amour dure ? quelle est la recette miracle pour éviter qu’il ne s’affadisse, menacé par la satiété, usé par la routine, achevé par les disputes ? Pour certains, il n’y en a pas et vouloir lutter contre son inexorable fin est illusoire (voir ce qui arrive aux amants de Belle du Seigneur).
Mais bien des cinéastes et écrivains tournent encore autour de cette question, comme en témoignent une pièce et un film sortis tout récemment.
Dans Un Amour qui ne finit pas d’André Roussin, le personnage principal, Jean, un homme marié (« mais qui n’est pas marié ? » comme il le dit) a déjà fait l’expérience des liaisons, de leurs débuts charmants et de leur fin amère. Il a conçu une idée pour que la prochaine ne subisse pas de triste sort. Il a jeté son dévolu sur Violette, à qui il propose un drôle de pacte : elle devra se laisser aimer de loin, pourra sans souci continuer à aimer son mari (oui, elle est mariée elle aussi mais qui ne l’est pas ?) puisque Jean ne lui demande aucune réciprocité. Leur (ou plutôt son) amour restera platonique et ne se matérialisera que par les lettres qu’il lui adressera quotidiennement pour lui raconter « leurs » voyages imaginaires…
Un amour courtois comme au Moyen-Âge, qui ne devrait en aucun cas inquiéter le mari de la Dame, ni l’épouse du Chevalier servant (enfin… en principe !). Sans raconter la suite de la pièce (dans la très belle mise en scène de Michal Fau), disons seulement que comme toute bonne pièce de boulevard elle est riche en rebondissements, très drôle et qu’elle fait souvent penser à du Guitry, même si les bons mots sont moins fréquents et moins brillants.
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