Amour & turbulences, attachez vos ceintures !

En amour, on n’est pas toujours attirés par ceux qu’il faudrait. Au contraire même, car non seulement Cupidon est aveugle, mais il est parfois facétieux – ou alors il a un coup dans le nez et paf, voilà que la jalouse maladive s’entiche du playboy de service, c’est pas de chance. Mais on le sait bien, dans la comédie romantique, les contraires font d’abord des étincelles (de friction) avant d’en faire d’autres (de fusion)… Rien de neuf depuis Bénédict et Béatrice de Beaucoup de bruit pour rien (Shakespeare), mais c’est toujours efficace !

Ici, l’originalité c’est qu’on assiste au récit (à l’autopsie ?) de l’histoire d’amour à partir d’une cabine d’avion, par flashbacks successifs, les souvenirs de l’un pouvant être déformés ou démentis par ceux de l’autre. Et les voisins de siège sont au premières loges pour commenter, prendre parti ou conseiller (“Allez vas-y, roule-lui une grosse galoche maintenant !”), le chef de cabine (le toujours parfait Michel Vuillermoz, de la Comédie française), s’en mêle…

Si Ludivine Sagnier est toujours délicieuse, Nicolas Bedos en bad boy dandy (quoi, il ne joue pas ?) est certes crédible, mais n’a pas le charme de Cary Grant (un autre bad boy qui tente de reconquérir son ex, Katherine Hepburn dans Indiscrétions de Cukor). On a un peu de mal à croire à leur idylle, et encore plus à être véritablement émus.

Mais surtout, la déception vient des dialogues (co-écrits par Nicolas Bedos), qui nous ont parus pas très fins, et même assez vulgaires…

Dommage, le plan de vol avait l’air chouette, mais l’atterrissage manquait de douceur et les turbulences (le vocabulaire grossier) nous ont donné au final un peu mal au cœur.

 Amour & turbulences, film d’Alexandre Castagnetti, 1h36.

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