Balade autour de Saint-Sulpice

 Nous nous étions bien entendu concoctés un programme pour ces deux jours. L’idée centrale était de faire un tour à Orsay et d’y voir l’exposition consacrée à Misia, reine du Tout-Paris des années 1890 à 1930, muse de Bonnard, Vuillard, Mallarmé et tant d’autres.

Mais tout week-end romantique doit aussi comporter une part d’improvisation : le très beau temps, après plusieurs longues semaines de pluie et de ciel gris, nous a détournés de ce projet, du moins le premier jour. Sitôt après nous être installés à l’hôtel, nous n’avons pas résisté à la tentation d’aller flâner en prenant la direction du jardin du Luxembourg. En chemin, en passant par les rues du Dragon et du Sabot, nous sommes entrés, pour la première fois (honte à nous !) dans l’Eglise de Saint-Sulpice.

Avez-vous remarqué que ce sont souvent les monuments les plus près de chez nous que nous connaissons le moins ? Nous devons ainsi à nos précédents week-ends touristiques à Paris d’avoir découvert la Sainte-Chapelle, ou encore d’avoir pris les bateaux-mouches ! Cette fois, nous admirons les fresques de Delacroix représentant Saint-Michel terrassant le Dragon, Héliodore chassé du temple et la Lutte de Jacob avec l’Ange et écoutons quelques minutes un(e) inconnu(e) jouer du Bach à l’orgue.En sortant de l’église, nous prenons la petite rue Férou : le jeu est d’essayer de n’emprunter que des voies où nous pensons n’avoir jamais semé de pas… Notre surprise est grande en tombant sur les vers du Bateau ivre de Rimbaud. Initiative de la fondation hollandaise Tegen-Beeld, financée par l’Ambassade des Pays-Bas à Paris, le poème mural  a été gravé par le calligraphe Jan Willem Bruins sur 300 m2. En effet, à cet endroit  se trouvait un restaurant aujourd’hui disparu où Rimbaud a récité ce texte, le 30 septembre 1871. Belle initiative pour inscrire la poésie dans la ville !

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