Le Musée Bourdelle, l’anti-Grand Palais

Cet automne, on ne sait littéralement plus où donner de la tête en matière d’expositions : chaque musée ou presque présente sa rétrospective incontournable, son événement artistique majeur, et il n’est pas de magazine, journal ou blog qui ne vous répète en boucle « filez vite voir… » ou « courrez à… », voire vous culpabilise : « surtout ne ratez pas… » (sans parler de l’horrible « derniers jours pour voir… »).

Face à cette surenchère, qui se traduit également en mètres de files d’attente devant les lieux en questions, surtout le week-end, le vrai romantique n’a qu’une envie : se rebeller. Ne pas obtempérer aux ordres des puissances culturelles, faire la grève du ticket d’entrée, résister sous la pression des « quoi, tu n’as pas encore vu Hopper au Grand Palais / Van Gogh à la Pinacothèque / Les Impressionnistes et la mode à Orsay / etc, etc / !!!! ».

A la place, notre romantique a deux solutions : profiter du calme profond des collections permanentes des grands musées, que personne ne devrait aller voir ces jours-ci, ou découvrir – ou redécouvrir – les petits musées un peu oubliés.Parmi ces derniers, il en est un, caché tout près de Montparnasse mais à l’écart de l’agitation des boulevards, qui mérite vraiment le détour. Le musée du sculpteur Antoine Bourdelle a moins de succès que celui consacré à l’œuvre de son prestigieux aîné et mentor, le musée Rodin. Il est certes beaucoup plus modeste, mais il possède également des jardins tout à fait charmants, enclaves de végétation dans la ville, parsemés de statues – et ne manquant pas de recoins pour s’embrasserEt même si l’on n’est pas vraiment fan de l’esthétique de Bourdelle et de ses œuvres monumentales, un peu soviétiques, on ne peut qu’être touchés en visitant son atelier, à l’atmosphère très fidèlement préservée (vieux parquet, objets, œuvres diverses, sorte de « bric à brac » très évocateur).

De même, on peut voir l’appartement du sculpteur avec ses meubles et objets intimes.

Enfin, une salle pédagogique où l’on peut –on y est même invité- toucher les œuvres afin de mieux comprendre la matière et la technique utilisée.En résumé, le musée Bourdelle est un lieu qui a une âme et, si on a la bonne idée (ou la possibilité) de le visiter un midi en semaine, on peut s’y retrouver tout à fait seuls… un luxe pour des amoureux !

Musée Bourdelle, 18, rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
Métros : Montparnasse – Bienvenüe / Falguière                                                           Horaires : ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, fermé le lundi et jours fériés. Entrée gratuite pour les collections permanentes, expositions temporaires : plein tarif: 7 euros-tarif réduit: 5,5 euros.

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