Paris, et particulièrement à l’époque des fêtes de Noël, regorge de spectacles en tous genres : cabarets, cirques, pièces de théâtres et, genre pour lequel nous avons un petit faible depuis notre séjour à New York, comédies musicales. Nous avons donc craqué pour deux comédies musicales actuellement à l’affiche, qui sont à la fois différentes et possèdent des points communs évidents : My Fair Lady et La Belle et la Bête. Toutes les deux parlent d’amour, bien sûr (what else ?), mais d’un amour qui n’a rien d’évident au premier abord…
Comme dans toute bonne comédie romantique qui se respecte, en effet, au début, tout oppose les deux héros : dans My Fair Lady (tiré de la pièce Pygmalion de Bernard Shaw), Eliza Doolittle, est une petite fleuriste de Covent Garden mal dégrossie et surtout, pourvue d’un accent épouvantable, très vulgaire. Le professeur Higgins, linguiste réputé, fait le pari avec son ami le colonel Pickering qu’il est capable d’en faire vraie une lady en six semaines. Sur la base de cette intrigue originale, on assiste aux très difficiles leçons de prononciation qui donnent envie à la pauvre Eliza d’étriper son professeur (un horrible vieux garçon misogyne, comme il le prouve dans la chanson hilarante « I’m an ordinary man » : « … but… let a woman in your life ! »).
Dans La Belle et la Bête, pas la peine de vous faire un dessin vous connaissez l’histoire (la comédie musicale est le double théâtral du dessin animé, avec quelques chansons en plus) : Belle se retrouve prisonnière d’une horrible créature dans un château hanté par des serviteurs transformés en objets (personnages très réussis de Lumière et de Plumette, notamment).
En plus d’être une Bête, le prince qui subit ce sort a un caractère épouvantable et c’est peut-être ce qui effraie le plus la jeune fille, bien décidée toutefois à ne pas se laisser faire. Son fort caractère ressemble en effet à celui d’Eliza et lui fait prendre peu à peu un ascendant sur la Bête qui s’adoucit, de même que le professeur Higgins se laisse progressivement gagner par le charme d’une Eliza transformée.
Du rapprochement on passe, après quelques rebondissements, à l’amour (« y’a quelque chose qu’hier encore n’existait pas…).
Mais si le schéma, éternel (comme l’histoire de la Belle et la Bête), est identique, les deux spectacles sont tout de même assez différents. La Belle et la Bête est une production très « Disney », irréprochable dans la mise en scène et les chorégraphies (très entraînante scène de « C’est la fête »)
mais du coup moins un peu moins surprenante.
La mise en scène de My Fair Lady de Robert Carsen est toute en nuances au contraire, très belle (costumes merveilleux) mais aussi drôle (rôle truculent du père d’Eliza) et émouvante (le fameux tube « I could have danced all night »).
Notre préférence va à cette dernière donc, mais les deux spectacles sont de très beaux cadeaux romantiques et de très belles soirées à vivre en amoureux !
La Belle et la Bête, Théâtre Mogador, jusqu’en mai 2014
My Fair Lady, Théâtre du Châtelet jusqu’au 1er janvier