Nu intérieur de Bélinda Cannone

Un homme heureux dans son couple rencontre dans une milonga une nouvelle danseuse, élégante et sensuelle.

Une histoire classique.

Une façon de la raconter qui l’est moins : un style flamboyant, qui nous fait partager l’émoi amoureux (et souvent revivre nos propres souvenirs à cette évocation).

Car après avoir écrit un superbe Petit éloge du désir, essai tantôt sous formes d’aphorismes, tantôt sous forme de fulgurances poétiques, Bélinda Cannone nous offre le Roman du désir.

L’histoire d’une histoire, avec ses débuts aléatoires (pourquoi tombe-ton amoureux, à quoi cela tient, à quelques conditions toutes bêtes parfois), son déroulement chaotique, fait de moments d’émerveillement et de déceptions, de fêtes du corps et de disputes, et sa fin inéluctable (on l’aurait aimé plus surprenante, mais c’est ainsi).

C’est un roman sur l’amour et les différentes formes qu’il peut prendre : Eros bien sûr, mais aussi Philia, la douce conjugalité… L’originalité est qu’il est écrit à la première personne par un narrateur masculin, à l’image de l’Adolphe de Benjamin Constant. Bélinda Cannone se glisse ainsi dans la peau d’un homme qui cherche bien plus que la satisfaction de son propre plaisir, à rencontrer l’Autre et à atteindre cette grande fusion des corps et des âmes, ce grand Nu intérieur.


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