L’une des charmantes créatures monta sur un podium à quelques mètres de notre table, une autre sur celui situé au milieu de la salle, et elles se mirent à onduler autour de la barre sur du Barry White. Il faut dire qu’elles font ça bien, et je ne pouvais en vouloir à Julien de se décrocher le cou pour les regarder (j’aurais dû d’ailleurs lui laisser ma place sur la banquette, car de là où il est, il a le choix entre un aperçu tronqué dans le miroir face à lui ou le torticolis). Elles se déshabillent avec une lenteur étudiée, et finissent leur danse seins nus, en string ou petite culotte.
Que ressent un couple, romantique bien entendu, dans une telle situation ? J’ai envie de répondre : tout dépend du couple. Si leur histoire vient de commencer, ils ont sans doute mieux à faire que de venir traîner ici, et l’exercice pourrait même être périlleux si les liens ne sont pas encore très solides et la confiance bien ancrée.
Mais si, comme nous deux, ils ont déjà plusieurs années de belles expériences derrière eux, ils peuvent goûter celle-ci comme quelque chose de nouveau, d’insolite, et, pourquoi ne pas le dire, d’excitant.
Encore faut-il que Madame ne se sente pas 1) jalouse, parce que Monsieur sera fatalement fasciné par Candice, Charnelle et consoeurs ; 2) complexée, parce qu’elle n’a pas la silhouette de rêve des danseuses (qui ont, rappelons-le pour nous consoler, nous les femmes « normales », des heures d’entraînement par jour et doivent souvent être privées de fondant au chocolat).
Si elle n’est dans aucun de ces cas, alors elle jouira elle aussi de l’envoûtant spectacle, car il faut le voir comme un spectacle et les danseuses comme des artistes. D’ailleurs, chacune a trouvé son « personnage » et en joue, comme la magnifique Nikita, femme fatale des années 1920 à la Louise Brooks :
Cette « sortie romantique » d’un autre genre finirait idéalement là, après le dîner et les premières danses – finirait du moins publiquement, car en privé nul doute qu’elle connaîtrait quelques prolongations… 😉
Mais si vous restez plus longtemps, il faut savoir qu’au fur et à mesure sur que la soirée avance, la salle se remplit de grappes de jeunes garçons ou de Messieurs en costume-cravate et que les danses privées commencent. Celles-ci consistent à prendre des tickets pour avoir une danseuse « rien que pour soi » et une danse très rapprochée, même si, règle d’or de ce genre d’endroit, le contact y est interdit. Or, certains peuvent être un peu dérangés par ce genre de pratique, et surtout par le fait que les filles passent de table en table pour engager la conversation et, incidemment, suggérer une petite danse avec elles…
Après, si vous êtes, comme on dirait dans un jeu vidéo, un couple « niveau 3 », vous pouvez aussi y aller franchement et faire un belle surprise romantique à votre amoureux : une danse rien que pour lui (ou pour vous deux, c’est aussi possible) ! Tout dépend de la sensibilité et du niveau de pudeur de chacun(e)…
Quoiqu’il en soit, pour nous c’était une très belle soirée, inattendue, et j’en suis sortie avec une seule idée en tête : prendre mon courage à deux mains et oser les cours d’effeuillage à la Secret Academy !
Secret Square, 27, avenue des Ternes – 75017 Paris – 01 47 66 45 00
Restaurant ouvert de 20h30 à 00h15 – Club ouvert de 22h00 jusqu’à 04h00 – Tous les jours sauf le Dimanche. Dîner aphrodisiaque (entrée, plat et dessert) : 68 euros.
Secret Academy : Initiation au strip-tease, tous les samedis à partir de 15h. Pour réserver : 01 47 66 45 00 ou mail
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