Dans Un peu, beaucoup, aveuglément, de (et par) Clovis Cornillac, des voisins qu’une mince cloison sépare finissent par sympathiser (après avoir été ennemis, comme il se doit dans toute bonne comédie romantique), et plus car affinités…
Mais ils décident alors de continuer à ne pas se voir et à rester chacun de leur côté du mur pour préserver leur idylle naissante des contraintes de la vie à deux. A eux les confidences, la musique partagée (surtout qu’elle est pianiste et qu’il lui expliquer comment on doit jouer Chopin), les fous rires. Sans eux les disputes sur les chaussettes qui traînent… mais aussi, du coup, les regards, les baisers, les étreintes. Le sacrifice ne semble guère leur peser, même face au regard des autres (sœur pour elle, ami pour lui), incrédules devant ce drôle de « couple ».
Bien sûr, la position n’est pas tenable et le réel se chargera de rendre parjures ces « machin » et « machine » (car ils avaient aussi décidé de ne pas s’échanger leurs prénoms) qui avaient promis de rester dans l’aveuglement.
Si dans les deux cas la fin sonne le glas de l’expérience et le retour vers le schéma classique, cette pièce et ce film ont le mérite de remettre en cause les modalités de l’amour et du couple et de montrer qu’elles ne sont pas uniques. Les couples « LAT » (living apart together), les liaisons secrètes au long cours sont encore d’autres façons d’échapper au quotidien et de ne partager que des moments d’exception. Il y a sans doute encore d’autres formules à inventer, correspondant aux envies de chacun, pour que couple et romantisme puissent aller de pair dans la durée.
Autres articles à lire :
Le nouveau MK2 au Grand Palais