Ce jour-là, j’avais réussi à m’échapper plus tôt d’une réunion (j’adore ces moments d’école buissonnière où l’on peut enfin profiter de Paris, en semaine) et en deux stations de métro je me retrouvais aux Tuileries. Le soleil d’hiver réchauffait assez pour pouvoir rester enfin un peu dehors, bien installée sur des chaises en fer face au bassin central et à un jet d’eau dont j’écoutais la petite musique en rêvassant. Puis tout à coup, ça m’est tombé dessus. Ça devait arriver, bien sûr, il était quatre heures, il faisait quand même un petit peu froid à force de rester sans bouger sur cette chaise, et surtout mon esprit qui vagabondait s’était soudain rappelé que la rue du Faubourg St Honoré était tout près et que (beau prétexte !) je m’étais promis d’y aller, pour voir. Enfin, pour voir… pour goûter, aussi un peu quand même. Après une petite vérification sur mon i-phone, je notais l’adresse, 231 rue du Faubourg St Honoré donc. Effectivement, c’était tout près, mais je vis surtout la boutique, où ils étaient alignés comme dans un écrin, ces charmants petits bijoux.
Mais je ne venais pas pour eux. Je demandais, un peu inquiète, où était le salon de thé, et s’il y avait de la place. Il y en avait, et il suffisait de monter le petit escalier. Musique douce, lumière tamisée, plancher et boiseries : ambiance parfaite, chaude et onctueuse comme le « grand cru » Anne d’Autriche que j’ai choisi (« notes d’épices, sucré et vanillé »). Enfin, que j’ai choisi en deuxième, car j’avais d’abord commencé par une « envie parisienne », un chocolat chaud avec émulsion poire-vanille qui m’avait laissé vraiment un « goût de trop peu » (celui-ci est en effet servi à la tasse, plutôt petite, tandis que les grands crus sont servis dans des petits pots qui contiennent deux/trois tasses).
Pour les plus audacieux, sachez qu’il existe également un chocolat chaud aux huitres (gloups !). Le service, assuré par un charmant jeune homme, était parfait (verre d’eau, prévenance, etc). Je n’ai pas poussé le vice jusqu’à tester les pâtisseries, également très chocolatées.
Contrairement à ce que je craignais, l’endroit n’était pas du tout bondé (mais bon, c’était un lundi après-midi). Et conformément à ce que j’avais imaginé, il était tout à fait propice aux rendez-vous amoureux : en face de moi, près de la fenêtre, un jeune couple se dévorait des yeux, laissant (crime de lèse-majesté) refroidir leur précieux brevage…
En tous les cas, c’est prouvé (scientifiquement !), le chocolat de Jean-Paul Hévin rend accro !
Infos pratiques : Chocolate bar Jean-Paul Hévin, 231 Rue Saint-Honoré 75001 Paris, 01 55 35 35 96, horaires : du lundi au samedi 10h/19h, fermé le dimanche, tarifs très raisonnables (6,6 euros le “grand cru” ou “l’envie parisienne”, pâtisseries de 5à 6 euros, financier 3,5 euros).