Après une nuit sur laquelle je ne donnerai pas de détails, nous avons profité de notre immense chambre pour une bonne grasse matinée avant de prendre un petit déjeuner pantagruélique dans la salle du restaurant « brasserie » (ambiance chalet suisse, cette fois). Julien était satisfait de la texture de ses œufs brouillés, son indicateur pour juger de la qualité d’un hôtel de luxe, et moi de la fraîcheur du jus de pamplemousse. Ayant repris de bonnes forces, nous avons ensuite quitté l’hôtel, à regret, pour retourner (par le tram cette fois, qui passe à 10 mn à pieds de là) dans le centre de Strasbourg.
Bien nous en a pris car nous étions passés totalement à côté la veille de la partie la plus romantique de la ville : la petite France, un quartier assez grand tout de même, à l’architecture XVIe / XVIIe siècle complètement cohérente, avec ses canaux, ses ponts levant et pivotant, ses petits restaurants… J’étais sous le charme, et ne me lassais pas de parcourir les ruelles pavées et de retrouver une ambiance « Venise du Nord » surprenante à deux heures de Paris !
Après avoir longuement hésité nous nous sommes installés pour déjeuner au Pont Saint-Martin, encore une fois très typique, notre table donnant sur le canal. Je me suis régalée d’une tarte flambée forestière et, pour le dessert, d’une autre tarte flambée aux myrtilles, servie chaude avec une crème fondante.
Comme il nous restait encore un peu de temps avant de reprendre le train, nous avons marché jusqu’au musée des Beaux-Arts qui se trouve dans l’hôtel particulier de Rohan, juste à côté de la cathédrale, qui vaut bien les hôtels du Marais. Surtout, il recèle de nombreux chefs d’œuvre que, privilège de la province, nous avons eu pour nous tous seuls ! Alors que les parisiens se pressent dans des queues interminables au Grand Palais ou à Orsay, nous avons eu de longues conversations muettes avec Véronèse, Chardin, Corot et un sublime et lumineux Canaletto (toujours Venise !).
Relaxés, gorgés de peinture et de gastronomie locale, nous avons pris le train du retour. A l’arrivée à Paris, j’avais l’impression d’être partie une semaine…